Textes d'octobre
Hervé Nouvel
D'après la photo de chardons (Yveline)
René Char, Don du poète
Monstrueux galet gris
Sur lequel il est assis,
Il est là le félibre,
L'homme au ver libre,
Celui qui écrit
Pour ceux qui lisent
Entre les lignes grises
Sa pensée de sanskrit.
Dubitativement, durement
Sur l'image sans âge
D'un perron en ciment,
D'une fleur de cardon
Qu'une laine pardonne
Qu'un vent sage
N'agite plus sur le dos
D'un mouton !
Éternelle paresse
Élégante caresse
De la beauté sèche
D'une rime rêche.
Ils chantonnent l'épine
Ceux qui courbent l'échine
Sur les herbes folles,
L'été la chemise colle
Aux torses torses
Quand le soleil s'abat,
Attente d'un soir de sabbat.
Il est noir dans le noir
Lumineux et piquant,
Et fier et débordant
De sa Provence
Qu'on peut voir
Aussi, dans le village de Vence
Hervé Nouvel
Eliane
Oh le joli chardon
Rond comme un pompon
Doux oreiller pour le bourdon
Je murmure ton nom
Au milieu du pré brulé
Tu t’étales tel un trophée
Dardant tes piquants acérés
Pour mieux montrer ta fleur bleutée
Quand vient l’automne
Tu restes parmi la faune
Entre feuilles brunes et jaunes
En attendant la venue de l’hiver
Tu disparais sous la gelée
Pour ressortir le bout de ton nez
Quand sera venu le temps de l’été
Pour à nouveau nous émerveiller
Eliane
Simone
Poésie du bien-être retrouvé
Confinée, seule dans mon jardinet urbain,
J'apprends à écouter le Temps,
Qui prend le temps, et s'écoule inexorablement.
J'écoute, je regarde, je sens, j'observe, découvre ainsi la vie miniature de ce microcosme jusqu'alors à peine perçu, peu connu.
Ce nouveau jour est fête !!
Unique, inattendue, une fleur est apparue dans cet espace minuscule.
C'est une rose ! une vraie.
Majestueuse elle est là, souple sur sa tige,
D’un rose orangé délicat, rebelle avec des pétales multiples.
Irrésistible elle m'appelle à me pencher vers elle, pour la découvrir, la sentir, la respirer, la caresser, lui parler.
Elle offre à mon regard, le perpétuel miracle de la Nature, simple, immuable, présent.
Ô combien fragile !
Éphémère mais intemporelle
Elle est un clin d'œil à l'essentiel
Elle rappelle à mon regard, la Naissance, le Renouveau, la Vie,
Je la nommerai la Reine sauvage.
Simone
Textes de juillet
Auriane
« On ne ressort pas indemne de la forêt »
Essence
Je vois l’orée des bois, ligne vert sombre et irrégulière. Et tandis que je la franchis, une brise me frôle. Le soleil commence sa descente, illuminant la forêt de l’intérieur.
Silence doré sous la canopée. Les petits animaux vaquent à leurs occupations, invisibles et discrets, contrairement à moi, intruse géante dans ce monde parallèle.
J’avance, enjambe les racines des colosses de verdure, contourne leurs troncs tantôt serrés les uns aux autres tantôt éloignés. Les derniers rayons de soleil mordorés percent à travers les feuillages, révélant la poussière des fées dans leurs sillages.
Une branche me caresse la tête, accroche ma chevelure. J’ai des épines de pin et des feuilles de chêne dans les cheveux. Un petit rire passe mes lèvres.
Je m’enfonce de plus en plus au cœur de la forêt, oubliant les heures qui passent, le soleil qui disparaît derrière l’horizon et le chemin de retour.
Les yeux grands ouverts, émerveillée comme une enfant, j’observe tout. Les feuilles des feuillus et les épines des conifères, comme autant de mains et de doigts de nymphes. L’écorce des géants veinée comme la terre d’un delta. Les nœuds et les cernes des souches, offrant leur trésor à ceux qui acceptent d’entrer en paix sur leur domaine. Les racines et la mousse, le tapis de feuilles et les champignons, les petits écureuils et leurs glands.
J’entends le clapotis de l’eau et, sans m’en rendre compte, la tête encore levée vers le dôme de feuillages, je me retrouve pieds nus dans la rivière. Elle est froide mais douce, coulant sur ma peau comme la caresse du vent, épousant mes chevilles comme si j’étais un jeune arbre sorti du sol. Les ondines m’encerclent en une danse joyeuse.
Une étrange sève monte en moi, énergie pure et naturelle. Un hibou hulule doucement dans la lueur qui devient pâle et grise.
Je me réveille. Je sors de l’eau. Il est temps de partir.
Je me retrouve à l’orée du bois et la plaine s’étend devant moi. Je cligne des yeux et me retourne. Je ne me rappelle pas du chemin de retour.
Deux arbres immenses encadrent une trouée, telle la porte du royaume de la forêt. Leur royaume. Je souris tristement. Devais-je vraiment partir ?
La brise me caresse à nouveau et de mes cheveux tombe une feuille de chêne au creux de mes mains recouvertes de poussières dorées.
Eliane Demange
Trois tasses sur l’égouttoir
Voila qui ravive ma mém oire
Et vais chercher mon écritoire
Pour vous raconter leur histoire
Trois tasses pour le café ou le thé
C’était un bel après midi d’été
Nous avions beaucoup discuté
Et découvert énormément d’affinités
Trois tasses ,toi ,lui et moi
Pour rappeler le doux émoi
Qu’évoque le son de ta voix
Et dont l’absence laisse un grand froid
Trois tasses sur l’égouttoir
Me transpercent de désespoir
Et il m’est impossible de croire
Que c’était un définif au revoir.Agnès Peyre
3 tasses sur l’égouttoir
Un ramassi de choses insolites, posées en des endroits que même dans mes rêves je n’aurais pu inventer. C’était cela le foutoir de BEN. Il invitait mon imagination au travail de recherches, à la découverte de la Beauté du grand n’importe quoi ! Au détour d’un couloir encombré, un évier, un égouttoir, 3 tasses propres qui s’égouttaient d’on ne sait quel breuvage. Sagement à leur à coté, attendant l’invité, un marteau. Je mis les tasses dans l’évier, je soulevais le marteau en caoutchouc et je frappais avec de la tristesse au bout de mon bras. Dans une danse effrénée, les tasses bondissaient, tintaient en s’entrechoquant. Quand soudain ne résistant plus à ces coups assidus, elles volèrent en éclats multicolores et scintillants. C’est alors que commença la création. Je m’employais avec tous ces morceaux à recréer son visage renfrogné. Au coin de la pièce, attentive à tous les débordements d’affection Eva me souriait.
Adieu BEN, repose tendrement dans les bras d’Annie, ta muse adorée.
Simone
Poésie du bien-être retrouvé
Confinée, seule dans mon jardinet urbain,
J'apprends à écouter le Temps,
Qui prend le temps, et s'écoule inexorablement.
J'écoute, je regarde, je sens, j'observe, découvre ainsi la vie miniature de ce microcosme jusqu'alors à peine perçu, peu connu.
Ce nouveau jour est fête !!
Unique, inattendue, une fleur est apparue dans cet espace minuscule.
C'est une rose ! une vraie.
Majestueuse elle est là, souple sur sa tige,
D’un rose orangé délicat, rebelle avec des pétales multiples.
Irrésistible elle m'appelle à me pencher vers elle, pour la découvrir, la sentir, la respirer, la caresser, lui parler.
Elle offre à mon regard, le perpétuel miracle de la Nature, simple, immuable, présent.
Ô combien fragile !
Éphémère mais intemporelle
Elle est un clin d'œil à l'essentiel
Elle rappelle à mon regard, la Naissance, le Renouveau, la Vie,
Je la nommerai la Reine sauvage.
Simone
Textes de janvier
Hervé Nouvel
Compostelle
Marcher seul vers Compostelle c'est croiser beaucoup de monde, toutes sortes de tarés.
Le taré à performance, le sportif coluchien, qui avale les kilomètres comme les barres chocolatées.
Le taré spirituel pas marrant, qui mange le corps du Christ et n'adresse la parole divine à personne, regarde tout le monde du haut de la croix, bref un croisé à ne pas croiser.
Le taré pressé-à-coquille-avant-de-partir, le pas-encore-parti qui pense déjà diplôme, et chiant, qui exige serviette dans sa douche, pain grillé à point à son petit-déjeuner, un lit solitaire dans une chambre chauffée et qui reste en tête à tête avec lui-même.
Le taré gentil, papillonneur, qui prend son temps avant qu'on le lui prenne, un brin poète celui-là compose :
Le matin tu te lèves / Tu te réveilles à peine / Tu crains pas journée à la peine / Alors faut que tête tu relèves / Vas, vas, pélerines, camines, et arrives / Saint Jacques t'attend depuis si longtemps !
Le regard mobile et observateur, celui-là voyage pied sur Terre à son rythme, le corps fluide et souple oubliant la douleur. Car il sait qu'avant Fisterra est son Amérique, la basilique, sa crypte et son parvis, le buste du Saint qu'il faudra enlacer, l'encensoir géant qui l'emmènera voltiger sous la vaste voûte, le repos enfin qu'il aura gagné avec la Compostella.
Hervé Nouvel
Harangue
Camarade ! Ne vous retirez pas sur la berge, ne vous agenouillez pas, n'attendez pas que la mousse vous pousse entre les pattes ! Avancez en regardant loin devant vous en cette belle matinée, mâtinée de nouveaux grondements, d'autant de grognements de la foule que vous constituez, cette force est à vous camarades, suivez audacieusement le torrent de la vie, laquelle n'est pas un long fleuve tranquille, voilà l'importante nouvelle que je voulais partager avec vous.
Hauts les cœurs Camarades, foin de vaines discussions ! Que la grogne légitime du citoyen ici s'exprime.
C'est alors qu'un autre prit la parole : Camarade orateur, tu parles bien mais les mots n'ont jamais soignés nos maux, alors, ta gueule !
Hervé Nouvel
Esquisse
Il était petit, avec un petit, tout petit défaut de langues qui avait longtemps amusé ses camarades de classe, aujourd'hui il était professeur de dessin et n'arrivait toujours pas à prononcer correctement « esquisse ». Les petits futés entendaient : « Exquise M'sieur ? », « Estive » rectifiait le fils du berger, « Esquille » demandait sournois, le fils du volailler qui s'en était un jour planté une dans la glotte.
Mais lui, loin de ses perfidies enfantines, avec élégante maestria, esquivait.
Hervé Nouvel
Sylvette Cohen
Au bord du bord
Sur les bords du rivage, je l'attendais. Mes yeux au bord des larmes, mon cœur au bord de cet amour impossible, ma vie au bord de mon existence.
Pourquoi attendre ! Il était parti à bord de son navire, un marin avait crié « Homme à la mer à bâbord », mais le corps n'avait jamais été retrouvé.
Alors je l 'attendais, espérant que la mer ne vienne à son tour me border et m'amener au bout de tout, au bout de nous, au bout du bout.
Tout à coup un bateau surgit au bord des vagues, un homme à son bord criait, hurlait,, s'agitait, il se rapprochait. Mon Amour ressuscité des flots venait me chercher et nous partions tous les deux voguer au bord des cieux.
Sylvette Cohen
Daniel Longin
ÉLOGE DU LIT
Chanson douce, petit mot magique, le lit !
Que de bons souvenirs tu évoques, couche douillette où j’ai ouvert les yeux sur la vie. Ta douce chaleur conduisait mes rêves vers des pays colorés où je courais dans les herbes folles...réveil brutal aux douleurs de la vie… refuge glacé d’une fièvre brûlante … silence apaisée d’une sieste d’été… terre de jeu d’étreintes amoureuses dans des nuits trop courtes. Déjà s’annoncent les douleurs d’un corps vieillissant qui trouve du répits dans tes draps trop rugueux ?..
J’ai ouvert les yeux dans la douceur de tes bras… je les refermerai dans la nuit de la vie….
Daniel Longin
.Simone
Poésie du bien-être retrouvé
Confinée, seule dans mon jardinet urbain,
J'apprends à écouter le Temps,
Qui prend le temps, et s'écoule inexorablement.
J'écoute, je regarde, je sens, j'observe, découvre ainsi la vie miniature de ce microcosme jusqu'alors à peine perçu, peu connu.
Ce nouveau jour est fête !!
Unique, inattendue, une fleur est apparue dans cet espace minuscule.
C'est une rose ! une vraie.
Majestueuse elle est là, souple sur sa tige,
D’un rose orangé délicat, rebelle avec des pétales multiples.
Irrésistible elle m'appelle à me pencher vers elle, pour la découvrir, la sentir, la respirer, la caresser, lui parler.
Elle offre à mon regard, le perpétuel miracle de la Nature, simple, immuable, présent.
Ô combien fragile !
Éphémère mais intemporelle
Elle est un clin d'œil à l'essentiel
Elle rappelle à mon regard, la Naissance, le Renouveau, la Vie,
Je la nommerai la Reine sauvage.
Simone
Textes
L'atelier d'écriture
Un atelier d'écriture ouvert à tous
Tous les vendredis de 9h45 à 11h45, venez faire l'expérience de l'écriture au sein d'un groupe d'apprentis écrivains qui jouent avec les mots, les styles...
Médiathèque de Vence, une grande salle claire, une table carrée, huit, douze personnes, stylos, papiers, tablette. ECRITURE
Cheveux bruns, cheveux gris, jeunesse ou maturité, venus de Vence ou d'Angleterre, du Nord ou d'Italie, tous passionnés, les ECRIVAINS
Un thème proposé par les participants, des idées dans un panier, textes, histoires, souvenirs, jeux de mots, poèmes, chansons, dialogues, théâtre, nouvelles honorés en concours, quelquefois couronnées, des mots, des phrases. ECRITS
La voix leur donne vie, le souffle les porte, l'écoute les accompagne, le silence attentif les goûte, les savoure. Les yeux pétillent, les visages sourient ou pleurent, parfois un grand rire ou un fou-rire. LECTURE
Deux heures de liberté, de chaleur, de création. PARTAGE
A L'ATELIER D'ECRITURE DE LA MEDIATHEQUE DE VENCE
Les textes du mois
Après midi d’une mouette
Aujourd’hui c’est décidé je m’échappe. J’ai besoin de vivre le vent du large. J’en informe le mâle qui digère sur son rocher comme à l’accoutumée. Bien au chaud, la nichée piaille, repue de victuailles. Chaque jour ils gâchent ma digestion et cassent mes oreilles. C’est peu vous dire mon besoin d’évasion.- Vous irez voir le père si besoin, je prends mon après midi.
Et je m’envole libre comme l’air qui me porte. Le vent me pousse vers l’ouest et c’est tant mieux, j’irai voir le soleil qui se couche. Joyeusement j’entre dans le courant du vent et je fonce vers le ciel. La douceur d’un nuage s’agrippe à mon plumage. Soudain la brise enfle, tourne et me retourne, je pique du nez à la vitesse de l’éclair, sans contrôle. Suit un instant de panique qui m’ébouriffe. Par chance, ma chute dans cette mer noire et glacée est amortie par l’enveloppe cotonneuse que m’offrit le nuage. La mer dans cette baie des anges était si bleue quand je l’avais quitté. Trempée et exténuée je me réveille au bruit salvateur de la sirène des pompiers. Demain je ferai la Une de Nice Matin avec en titre : - Hélitreuillage de la mouette niçoise.
Agnès
Les textes archivés de l'atelier
Le bonheur en Normandie
Gourmandise
Les gourmands disent « Je n'ai plus faim », pauvres d'eux ! Ne savent-ils n'être que des rassasiés ! Quant à moi, rien que ce foutu dernier mot me file la gerbe et je cesse de fréquenter ces foutus pisse-froids ,pour que, s'il est un mot qui doit être magistralement recommandé, c'est celui de gourmandise qui nous sauve grâce à tout ce qu'il nous promet de bon, de nouveau, de plaisant, de revigorant, grâce à tous ceux et celles qui nous proposent du plus que plaisant à la bouche...ces bons vivants qui nous attendent pour déguster, bâfrer, se rassasier pleinement....Pauvres d'eux s'ils se contentent de ce foutu Mac Do qui n'est même pas français !
Ah ! La table bien fleurie qui sait si bien nous faire découvrir à travers ce bouquet et objet succulent, ce que toute bonne-maman gourmande a su mettre au menu. Que ce dernier mot est triste avec ces deux seules syllabes...alors que bombance tient toutes ses promesses et jamais en vain, car ce mot contient toutes les saveurs d'une table digne de ce nom ! Nom de Dieu ! Que ce fut bon ! Du décolleté de Monique jusqu'au dernier rot de Gaston... et en plus le Guewurtstraminer parfume encore ma bouche, et, après cette succulence, j'ai rédigé notre prochaine ripaille : cinq plats seulement mais signé du grand Gourmand.
Bernard Jean Claude
L’ai-je vraiment ramassé cette enveloppe le mercredi 14 février ?
Elle était là, au creux des herbes folles sur le bord du chemin.
L’heure est à l’écologie, à la libre expression de la nature et on ne fauche plus les mauvaises graminées.
- Pas si mauvaises que cela ! pensais-je. Elles recèlent toutes sortes de belles espèces que l’on découvre en promenade.
Une variété nouvelle avait attiré mon regard. Elle captait mon attention, elle ne ressemblait à aucune de ses voisines. Au sommet d’une tige verte, une fleur bien étrange, de forme rectangulaire. Sur elle, en impression, s’étaient invitées mille fleurs différentes. Je me suis penchée, son parfum était champêtre et elle a soupiré quand je l’ai cueillie. Elle ressemblait à une belle enveloppe comme on en trouve chez les fleuristes, celles que l’ont choisi pour joindre au bouquet.
- Elle est spéciale celle-ci ! me suis-je dit.
Elle sentait « frais », elle émettait des soupirs, elle caressait ma main, elle portait un message. « Ne m’ouvrez pas trop vite, laissez moi vous intriguer, vous faire rêver, vous emmener en voyage. Déchiffrez mon timbre qui vous donnera des indices. »
J’ai suivi ce conseil et pour répondre à ses sollicitations olfactives et visuelles, je lui parlais :
- Pour éveiller mon sens gustatif, Madame l’Enveloppe, faut il que je vous croque ?
Je l’ai senti se rétracter au crissement qu’elle a produit. Étaient-ce des gouttes de rosée qui perlaient sur la corolle de ses fleurs ou le résultat d’une intense émotion?
- Je n’en ferai rien, rassurez vous, sauf si vous m’y invitez.
Elle s’est apaisée en se faisant plus lourde dans la paume de ma main. Je lui ai même proposé de la replanter !
A ces mots, elle a hoqueté, sauté avec désordre au risque de tomber. Mille gouttes se sont échappées d’elle, tel un flot de larmes. J’ai décidé de la garder. Je l’ai complimenté sur sa beauté, sur son parfum qui m’enivrait. Son oblitération était illisible, j’en fus déçue. Au contact de mes doigts elle se diluait. Une myriade d’étoiles scintillantes et de planètes minuscules aux couleurs chamarrées ont explosé. Tout ce petit monde galactique couronnait ma tête et m’accompagnait sur le chemin.
J’étais morte d’impatience de voir s’ouvrir cette enveloppe mais je sentais qu’elle et moi avions besoin de plus d’intimité pour qu’elle se décachète.
- Cachetée, décachetée mais que cache-t-elle ?
Je suis rentrée à la maison. Par bonheur il n’y avait encore personne. J’ai mis l’enveloppe à la place d’honneur, au milieu de la table, sur le napperon que j’avais brodé avec amour. Assise, face à elle, je me sentis fort intimidée. Devais-je attendre qu’elle s’ouvre toute seule, le faire moi-même, allait-elle se décider à me faire un signe ?
Je la regardais avec insistance. Elle glissa vers moi, s’ouvrit et me tendit une carte. Je pu lire au milieu des fleurs qui la composaient : Joyeuse Fête mon Amour !
Je me réveillais en sursaut, imaginant cet amoureux que je ne connaissais pas encore…
Agnès peyre
Les lucioles
Une luciole...Lucy...lumière.
Les lucioles sont les enfants de la Lune.
Elles sont un petit éclat d'esprit de la Lune qui nous rend visite sur la Terre.
Secrète, magique, on ne sait pas quand on va la rencontrer, juste, on sait qu'elle est là.
C'est l'esprit de la Lune qui rencontre l'esprit de l'Homme.
Une rencontre céleste. Oui, un privilège !
Tania
La lecture c’est quoi pour toi ?
Une force pousse mes pieds vers la porte de cette librairie. Je suis pressée mais ne peux résister à l’appel de la découverte. Je l’aperçois au fond de la boutique pourtant assez sombre. Il semble seul au milieu de tous les autres et m’attire irrémédiablement.
Ce livre aimante mon œil par sa 1ère de couverture. Je commence à le grignoter par le dos. Oui la 4ème de couverture me fait saliver, je dévore à corps perdu toutes ses pages enchanteresses. Je me laisse prendre par mon livre. Seuls mes yeux fatigués m’empêchent d’aller jusqu’au bout de cet élixir. Alors dans le silence noir de mes paupières closes, un peu frustrée de ne pouvoir poursuivre, j’imagine et continue à écrire l’histoire.
Parfois Non, la 4ème ne reflète pas le bonheur attendu. Fais un effort me dis je, essaye de l’aimer, parfois ça marche. Si le plaisir vient, je me délecte et je voyage entrainée par l’histoire.
Je lis presque tout mais plus n’importe quoi.
Agnès